Interview : Kévin Pastier, directeur du département Management & Humanités 

Présentez-vous.

Kévin Pastier, je suis enseignant-chercheur assistant au sein de l’ICD Business School depuis août 2020. Je suis également le co-responsable du département Management & Humanités : l’objectif de ce département est triple pour l’école :

(1) préparer les étudiants à leurs futures postures de manager ou de créateur d’entreprise,

(2) leur permettre de développer un esprit critique 

(3) développer leur capacité prospective et innovante pour agir face aux enjeux du XXIème siècle.

Quel est le sujet de vos recherches? Quelle est la définition du sujet selon vous?

Mes travaux se concentrent sur les nouvelles formes d’entreprises, de gouvernance et de management. Je vais par exemple étudier des entreprises de l’économie sociale et solidaire (coopératives, associations, etc.), les entreprises à mission ou encore les entreprises dites libérées. J’aborde principalement ces entreprises dans une approche démocratique : dans quelle mesure peuvent-elles permettre de démocratiser l’entreprise ? Comment peuvent-elles nous permettre d’inventer de nouvelles pratiques de management et de gestion ?
Loin d’être parfaites, ces entreprises offrent l’occasion de re-questionner les modèles et les théories traditionnels de l’entreprise. Elles viennent bousculer certaines conceptions que nous avons de l’entreprise et de son organisation. Elles ouvrent de nouveaux questionnements, de nouvelles exigences et de nouvelles approches de recherche. 

Pourquoi ce sujet? Quel est le déclencheur? 

Le choix d’un tel sujet de recherche est avant tout parti du constat d’une crise contemporaine multiforme et aigüe. Nous sommes face à une situation inédite dans l’histoire de l’humanité : le mur écologique est en face et nous nous en rapprochons chaque jour un peu plus et toujours plus rapidement. En parallèle, les derniers mouvements sociaux, en France comme à l’étranger, nous rappellent l’existence d’une crise économique, sociale et démocratique de plus en plus présente et pressante.
La crise sanitaire, loin de transformer les choses et de créer un monde post-covid, a mis ce constat sur le devant de la scène. En tant que chercheur en gestion et en management, il s’agit de répondre -en partie- à ces enjeux : quelle est la place et le rôle de l’entreprise dans cette situation ? Comment peut-elle y répondre ? et sous quelles conditions ? 

Quels sont les enjeux? La réalité en 2022 ? 

Les enjeux sont énormes : écologique, technologique, sociaux, démocratiques, etc.
Ils ouvrent l’occasion pour les enseignants-chercheurs, de penser radicalement différemment, c’est-à-dire jusqu’à la racine des choses, l’entreprise, la gestion et le management. Pour les managers et les entrepreneurs, ils exigent de faire entreprise et société différemment. Quant à nos étudiants, ils devront être prêts à penser différemment pour innover et répondre à cette situation. C’est là, une des missions de notre école et plus spécifiquement du département Management & Humanités.

Selon vous, quelles sont les pistes d’amélioration? Vers quoi se projette-on pour l’avenir?

Je me garderai bien de jouer au devin mais les pistes d’amélioration sont nombreuses ! Dans tous les cas, pour les entreprises cela signifie de ne plus penser en termes exclusivement économiques mais aussi, et surtout, en termes écologiques, sociaux et démocratiques. Et ça nous ne savons pas encore faire, ou du moins nous expérimentons. Il reste encore beaucoup de portes à ouvrir !