La lutte contre la pollution plastique : un casse-tête planétaire

Le plastique est, de loin, le premier pollueur des océans. Selon l’édition 2019 de l’étude annuelle de l’ONU sur l’environnement, 8 millions de tonnes de déchets sont déversés dans les océans chaque année, dont 80 % proviennent du plastique. 40 % des déchets plastiques proviennent de produits à usage unique comme les pailles, les gobelets ou encore les bouteilles en plastique. Le point avec ICD.

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Le XXIe siècle est-il l’« âge du plastique » ?

Depuis son introduction dans les années 1950, le plastique s’est progressivement fait une place incontournable dans notre quotidien puis, par ricochet, dans l’environnement. En un peu plus d’un demi-siècle, sa production a été multipliée par 20. Pire : si rien n’est fait pour réorienter la demande vers une nouvelle matière (ou une nouvelle forme de plastique), la production sera doublée dans les 20 prochaines années, avant d’être quadruplée à l’horizon 2050. Selon Roland Geyer, responsable de l’étude la plus extensive sur les effets du plastique au niveau planétaire (publiée dans la revue « Science »), on atteindra plus de 12 milliards de tonnes de déchets plastiques d’ici 2050 si le rythme de croissance de la production ne faiblit pas. Et d’ajouter : « le plastique est devenu le matériau de fabrication le plus produit par l’Homme, hormis ceux utilisés depuis des siècles dans la construction comme le béton ou l’acier ». 

À la lumière de ces constats alarmants, les ONG de protection de l’environnement parlent d’un désastre écologique de grande ampleur, comparable à la menace du réchauffement climatique. Mais au-delà de la catastrophe environnementale, les déchets plastiques s’immiscent désormais jusque dans nos assiettes, car le matériau a fini par s’immiscer insidieusement dans la chaîne alimentaire de la faune marine. 

La question des plastiques à usage unique et des microplastiques

Les plastiques à usage unique représentent 40 % des déchets plastiques déversés dans les océans, et la plupart d’entre eux sont jetés après un seul usage. Il s’agit notamment des gobelets, des pailles, de certains emballages alimentaires, des bouteilles d’eau et de soda, des assiettes et des sacs en plastique. Ces déchets finissent par être ingérés par la faune marine, sous leur forme « originelle » ou sous la forme de microparticules faisant la taille qu’un grain de riz, appelées « microplastiques ». Les scientifiques de la Fondation Tara estiment à 250 milliards le nombre de particules plastiques dans la seule mer Méditerranée.

C’est d’ailleurs en réaction à ce constat que l’Union européenne a mis en place la directive « Single-Use Plastics » (SUP), qui vise à collecter 90 % de bouteilles plastiques en 10 ans. La directive prévoit également d’augmenter la teneur des bouteilles en matériaux recyclables à 30 % à l’horizon 2030. 

La France, qui recycle aujourd’hui à peine 22 % de ses déchets plastiques, a déjà révélé son très ambitieux programme pour 100 % de plastiques recyclés en 2025. D’un autre côté, le projet de décret visant l’interdiction de certains produits à usage unique a été publié pour consultation publique. On y apprend que les gobelets, les verres, les assiettes, les pailles et les couverts en plastique devraient être progressivement interdits avant le 3 juillet 2021, date d’entrée en vigueur de la directive européenne pour la réduction du plastique. Mais est-ce suffisant pour réduire l’impact grandissant du plastique sur l’environnement ?

Les efforts de lutte contre la pollution plastique restent insuffisants 

Les calculs du professeur Geyer sont sans équivoque : seuls 9 % des déchets plastiques sont recyclés au niveau mondial, et 12 % sont incinérés. La grande majorité des déchets plastiques non biodégradables arrive donc, en fin de course, aux dépotoirs, ou finissent dans la nature. Malgré la prise de conscience de l’importance du recyclage des matériaux plastiques, ces efforts restent largement insuffisants. En solution unique, et à l’échelle à laquelle il est aujourd’hui pratiqué, le recyclage ne permet pas de résoudre le problème. 

Les scientifiques de la Fondation Tara estiment que la solution à la pollution plastique marine se trouve sur terre. Autrement dit, il faudra déployer des mécanismes d’anticipation et de remplacement progressif des matériaux plastiques non biodégradables, avec le concours de la science et des pouvoirs publics. La science devra proposer des produits alternatifs innovants et à coût raisonnable. Les pouvoirs publics, quant à eux, devront accompagner cet effort par la mise en place du cadre législatif adéquat, que ce soit au niveau des foyers ou des professionnels.

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